Cookie Consent by Free Privacy Policy website Stephen Cripps. Performing Machines at the Musée Tinguely
gennaio 13, 2017 - Museum Tinguely

Stephen Cripps. Performing Machines at the Musée Tinguely

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La pratique artistique de Cripps échappe délibérément à toute catégorisation. Il ne s’est en effet jamais fixé sur un médium donné. Dans sa brève phase de création, depuis sa formation à la Bath Academy of Art à Corsham (de 1970 à 1974) jusqu’à sa mort prématurée (à l’age de 29 ans), il a construit des machines et installations interactives et réalisé des performances pyrotechniques. Il a réalisé des sculptures cinétiques et mécaniques, il a produit des Sound Works, il a expérimenté dans le domaine du film, mais il a surtout aussi dessiné et effectué des collages. Très souvent, Cripps associait toutes ces pratiques. L’éphémère, le provisoire et l’expérimental sont les composantes majeures de son travail. Chemin faisant, il a contribué à faire sortir l’art de ses limites, selon le processus entamé dans les années 1960.
Le vaste éventail des projets artistiques de Cripps comprend des « environments », qui proposaient alors de revoir notre notion de jardin en tant que lieu de détente et faisaient ainsi résonner, notamment, des bruits de tondeuses ou des aboiements de chiens. Au moyen d’un rotor d’hélicoptère, l’artiste a fabriqué une machine qui attaquait l’espace de la galerie tout en se détruisant elle-même. Il a également conçu des installations impliquant une participation active des visiteurs, comme par exemple Shooting Gallery : avec un pistolet arrangé, le public pouvait tirer sur des cymbales, un xylophone et autres objets sonores. D’après les descriptions de l’époque, ses performances pyrotechniques constituaient des expériences multisensorielles, souvent aussi dangereuses non seulement pour le lieu d’exposition mais aussi physiquement pour le public. L’art de Cripps a évolué dans un milieu artistique propice aux échanges et à la collaboration, notamment dans des endroits comme le Butlers Wharf ou l’Acme Gallery qui offraient suffisamment d’espaces aux inventions les plus radicales.
Cripps et Tinguely
Cripps fut fortement inspiré par les sculptures-machines de Jean Tinguely, ainsi que par ses actions avec des œuvres d’art se détruisant elles-mêmes, notamment l’Homage to New York (1960). Son mémoire de fin d’études portait d’ailleurs sur « Jean Tinguely ». Le travail de l’artiste britannique présente ainsi de nombreux liens avec son artiste modèle : l’aléatoire, la destruction ou encore l’influence des éléments comme concept esthétique sont des thèmes qui sous-tendent toute l’œuvre des deux artistes.
Exposition
Les œuvres de Cripps étaient extrêmement éphémères et, en grande partie, n’existent plus aujourd’hui. Faites de feu et de lumière, d’écho et de fumée, elles se dissipaient bien souvent en pleine réalisation. Et même ses machines performatives n’ont jamais eu le caractère d’objets immuables, mais ont été adaptées selon les contextes ou reconstruites à chaque fois.
En combinant des travaux sur papier, du matériel audio, des films et des médias de documentation, l’hybridité qui caractéristique la pratique performative multiple de Cripps (en termes de médias et de sensorialité) est transposée dans l’exposition. Le dessin et les enregistrements sonores, les éléments visuels et acoustiques se complètent pour donner un tout s’adressant en même temps à l’œil et à l’ouïe.
Le travail de Cripps est présenté dans un groupement thématique qui veut éviter les catégorisations strictes et laisser de l’espace aux correspondances et associations. L’exposition #stephencripps. PERFORMING MACHINES, en mettant l’accent sur les dessins, entend placer au centre la notion de multiplicité évoquée plus haut.
Inconnus jusque-là, les Sound Works résonneront pour la première fois au Musée Tinguely. Cripps collectionnait également des bruits, comme ceux de tondeuses ou d’avions de chasse, qui étaient d’abord envisagés comme du matériau artistique et devaient fournir le fond sonore nécessaire à la conception de ses univers mécaniques. Les recoupements cacophoniques qui en résultent correspondent au caractère fondamental de son art, et à la fois au contexte bruyant et parfois stressant du monde industrialisé et moderne, qui sous-tend souvent le travail de Cripps.
Montage de l’exposition et catalogue
Avant que le projet d’exposition ne prenne forme, deux années ont été consacrées à l’étude et la classification des archives conservées au « #stephencripps Archive ». Ce travail a été mené sur place par le Musée Tinguely, en collaboration étroite avec le Henry Moore Institute, responsable de la succession de Cripps.
Publication
Le catalogue accompagnant l’exposition retrace le travail de Cripps et la place notamment dans son contexte culturel et artistique immédiat qui est le Londres des années 1970 et 1980. Cette publication, qui paraîtra en allemand et en anglais, comprendra des contributions de Lisa Le Feuvre, Dominic Johnson, Sandra Beate Reimann, David Toop et Jeni Walwin, ainsi que interviews inédites et des échanges en galerie. Ce premier grand ouvrage scientifique sur l’œuvre de #stephencripps en fera une référence pour l’approche et les recherches ultérieures à ce sujet. En vente en boutique du musée et en ligne pour 48 CHF, ISBN : 978-3-9524392-8-9 (allemand) / ISBN : 978-3-9524392-9-6 (anglais), Verlag für moderne Kunst
L’exposition est curatée par Sandra Beate Reimann et a été réalisée en collaboration avec le Henry Moore Institute, Leeds. En outre, seront présentés des documents du Acme Studio Archive.


Conférence de presse : Jeudi, 26 janvier 2017, 10h30, Museum Tinguely
Stephen Cripps. Performing Machines
Musée Tinguely, Bâle: 27 janvier – 1er mai 2017